Jean Pivteau PDG de Piveteaubois |
Pouvez-vous présenter vos activités en quelques mots ?
Piveteaubois est une entreprise familiale basée en Vendée, qui a aujourd’hui presque 70 ans. Nous fabriquons des composants pour la construction bois et les aménagements extérieurs issus uniquement d’essences françaises certifiées PEFC.
J’occupe également la fonction de président du Carrefour international du Bois. J’ai pris la présidence du Carrefour lors de la dernière édition, à la suite de Pierre Piveteau, créateur du salon il y a presque 30 ans maintenant.
Le Carrefour du Bois, c’est avant tout un événement créé par la filière, pour la filière. Si nous revenons 30 ans en arrière, nous étions principalement composés de petites entreprises, qui n’avaient pas l’habitude de communiquer sur nos activités. La volonté de Pierre Piveteau fût donc de doter la filière d’un outil de communication et inciter l’ensemble des acteurs à y venir présenter leurs produits dans le but faire venir des acheteurs pour développer la filière bois.
Après 15 éditions, comment expliquez-vous le succès du salon ?
Plus les années passent, plus je crois beaucoup aux spécialistes. Pour se démarquer, il est essentiel de posséder une expertise approfondie dans son domaine. Depuis la première édition jusqu’à aujourd’hui, le salon ne s’est jamais laissé éparpiller vers autre chose que sa mission première, à savoir promouvoir les produits issus de la forêt et des arbres. Nous ne sommes pas un salon de la construction, nous ne sommes pas un salon de la machine… L’objectif unique du salon est de répondre aux besoins de la filière, et non pas de faire grandir le salon. C’est cela la philosophie du Carrefour International du Bois.
Je pense que c’est ce qui fait vraiment le succès du salon, les visiteurs y trouvent leur intérêt.
D’un événement local destiné aux entreprises de la région Pays de la Loire, le Carrefour est depuis une dizaine d’années un événement majeur de la filière bois internationale. Aujourd’hui, le Carrefour International du Bois, c’est 40% d’exposants et de visiteurs étrangers.
Le secteur de la construction occupera une place importante dans l’édition 2024. Comment voyez-vous l’avenir du bois dans la construction ?
La construction sera toute en bois, donc il n’y a pas de problème (Rires) ! Plus sérieusement, aussi bien à titre personnel pour l’entreprise que pour la filière, nous ne pouvons être que optimistes quant à l’avenir du bois dans la construction. Depuis 5 ou 6 ans, il y a une prise de conscience sur le fait que nous sommes une filière qui peut apporter beaucoup à la transition écologique et que le bois coche un certain nombre de cases qui permettent de ralentir ou d’atténuer les effets néfastes du réchauffement climatique.
L’étude Carbone 4, qui vient d’être publiée et qui développe le scénario carbone de la filière forêt-bois à horizons 2030 et 2050, privilégie de flécher l’utilisation du bois sur des utilisations à longue vie. La construction bois vient répondre à cet enjeu. Si nous réussissons à développer des emplois du matériau bois sur des durées de vie très longues, ce qui est le cas des bâtiments, la construction bois va continuer à être plébiscitée et valorisée de façon importante. La filière bois, dans les métiers de la construction, souffre d’ailleurs moins que les autres corps de métier car nous sommes en train de pénétrer le marché.
Quel rôle joue la certification PEFC au sein de la filière et particulièrement pour le secteur de la construction ?
La certification PEFC est déjà importante et va devenir prépondérante dans les années à venir. Il y a à la fois une réelle attente de la société et une inquiétude sur la préservation des ressources auxquelles nous pouvons répondre par l’utilisation systématique de ressources certifiées. C’est pourquoi nous devons continuer à sensibiliser toutes les entreprises de la filière et notamment dans la construction à s’engager dans une démarche de certification PEFC, car nous ne ferons pas progresser la filière bois sans être transparents sur la façon dont nous gérons les forêts et alimentons les entreprises de transformation du bois. Demain, nos clients doivent nous obliger à délivrer de la ressource certifiée.
Dans le secteur de la construction particulièrement, les grands groupes immobiliers sont convaincus que le bois va devenir le matériau clé de leur stratégie de décarbonation. Mais là encore, la question de la provenance, de l’utilisation, et de la préservation de la ressource se pose. La certification PEFC permet de répondre aux interrogations des donneurs d’ordres sur la préservation des ressources et permet de garantir la durabilité de la ressource utilisée dans la construction bois.
Il faut continuer à travailler dur tous ensemble pour certifier toutes les forêts françaises et faire de PEFC un incontournable !