* Institut national de la recherche agronomique
En quoi votre gestion est-elle innovante ?
Je gère depuis 1978 une propriété forestière familiale de 67,5 hectares en Picardie. Je suis ingénieur de recherche à l’Inra Bordeaux-Aquitaine et j’ai souhaité gérer ma propriété de façon innovante autour de trois axes : économique, social et écologique. Je conduis une politique d’adaptation aux changements climatiques en dynamisant la sylviculture, en diversifiant les peuplements et en pratiquant une migration assistée [déplacement des essences vers les habitats climatiques les plus adaptés] au niveau des espèces (cormier, poirier, chêne pubescent, etc.…). Le choix des essences est guidé par un outil numérique appelé IKS et il a été discuté avec une association locale. Le développement de liens avec la société locale a pris une part importante dans le processus initié : bois de chauffage exploité par des particuliers locaux, rencontres avec le maire et le conseil municipal, sorties de découverte de la gestion forestière pour les habitants de la commune et le conseil municipal, accueil des écoles et de groupes, travail en concertation avec une association naturaliste locale, etc. Enfin, la prise en compte de la biodiversité commune et patrimoniale dans la gestion forestière constitue un élément indissociable de ma gestion.
À quels défis sont confrontés les sylviculteurs ?
Le changement climatique est déjà une réalité et le sylviculteur fait face à des changements globaux :
- augmentation des accidents et adversités diverses (tempêtes, dépérissements, pathologie,…) ;
- évolution de la station (température et pluviométrie) ;
- problème des sols ;
- stabilité des peuplements ;
- gestion de la ressource en eau des sols ;
- gestion de la biodiversité ;
- gestion des essences ;
- gestion des ressources génétiques.
Depuis 2003, j’ai à ce titre intégré l’adaptation aux changements climatiques dans mon Plan Simple de Gestion : choix des essences, diversification des peuplements, cloisonnement, migration assistée.