Serge Leprince, Chef des marchés Maintenance, Condat : « nos huiles biodégradables apportent une valeur ajoutée à la gestion durable de la forêt»

Quelle est la particularité d’une huile biodégradable ?

Serge Leprince : En amont de la filière, dans les exploitations forestières, mais aussi sur les sites de transformation du bois, les matériels sont consommateurs de lubrifiants. L’utilisation de lubrifiants biodégradables s’avère essentielle pour la protection de nos forêts et pour le respect du produit fini qu’est le bois.

Un lubrifiant biodégradable est une huile qui se décompose en d’autres produits sous l’action de micro-organismes. Elle peut être d’origine minérale fossile ou issue de matières renouvelables. L’impact environnemental d’une huile fossile d’origine pétrolière est plus important qu’une huile d’origine renouvelable. Deux technologies d’huiles renouvelables existent : les huiles 100% végétales comme les huiles de colza, et les huiles estérifiées (recombinaisons d’huiles végétales). La composition de ces huiles a une incidence sur la performance technique et leur biodégradabilité. Ainsi, les huiles végétales ont un niveau de performance plus faible que les huiles estérifiées. Le concept de lubrifiant biodégradable soulève une multitude d’enjeux : environnemental, économique et technique.

En quoi les lubrifiants biodégradables s’inscrivent-ils dans une gestion durable des forêts?

Serge Leprince : Condat veut accompagner la filière forêt-bois dans la gestion durable des forêts. Nous formulons et fabriquons des huiles moteur 2 temps, des huiles hydrauliques, des huiles de chaine, ou des graisses de technologie biodégradable qui protègent la forêt. Cette démarche est en parfaite cohérence avec l’engagement national et international de gestion durable des forêts. Nos technologies ont un dénominateur commun avec PEFC.

• La promotion de la gestion durable des forêts : les lubrifiants biodégradables préservent les sols et les nappes phréatiques. Toutes les gammes de Condat remplissent les critères de biodégradabilité ultime : elles se décomposent complètement et produisent de l’eau, des sels minéraux et du CO2. Ces 3 éléments sont inertes vis-à-vis du milieu.
• Un coût maitrisé : nos huiles hydrauliques ont une durée de vie jusqu’à 10 fois supérieure à celle d’une huile minérale fossile, pour un rapport de prix allant de 1 à 3. Le surcoût du litre d’huile est largement compensé par les gains de maintenance (réduction du coût d’exploitation, diminution des immobilisations de matériels…).
• Une preuve de gestion durable : Condat propose non seulement des gammes de produits conformes aux normes internationales les plus sévères (OCDE 301B, Ecolabel…), mais aussi des procédures d’identification et de traçabilité des matériels.
• Du conseil et de l’accompagnement : Condat accompagne le client en amont et en aval de la conversion des matériels car certaines technologies et formules de lubrifiants sont parfois incompatibles.

La filière forêt-bois est-elle sensible aux lubrifiants biodégradables ?

S. L. : Même si nous sommes loin des volumes consommés en Allemagne, la filière prend conscience de l’importance de ces huiles. Certains acteurs, comme L’ONF, ont donné l’exemple. L’ONF a en effet intégré les lubrifiants biodégradables dans sa charte, avec biodégradabilité ultime et norme ECOLABEL. Cela a eu un effet d’entrainement sur l’ensemble de la filière. Nous sommes ravis que PEFC France s’implique également dans cette sensibilisation. Les lubrifiants biodégradables constituent une valeur ajoutée pour les propriétaires des parcelles, les transporteurs mais aussi les exploitants. Nous souhaitons éclairer la filière sur les vertus de nos technologies et l’inciter à adopter une vision de long terme.