Reportage : la mise en œuvre des règles PEFC en forêt de Tronçais
Dans le centre de la France, la forêt de Tronçais est la plus grande chênaie d'Europe. Cette forêt a traversé les siècles. Forêt domaniale de plus de 10 000 hectares, Tronçais est aujourd'hui gérée par l'Office national des forêts (ONF) qui met en œuvre le cahier des charges PEFC dans le respect de ses fonctions environnementales, sociales et économiques.
Une ancienne forêt royale
D’abord forêt des ducs de Bourbon, Tronçais devient une forêt royale sous François 1er. Le nom de Tronçais reste associé à Colbert, ministre de Louis XIV, à travers la futaie Colbert qui recense encore des chênes de plus de 300 ans. La forêt de Tronçais est toujours reconnue pour la qualité de ses chênes, notamment prisée par la tonnellerie. Les plus grands crus français vieillissent en effet dans des tonneaux en chêne de Tronçais !
Un berceau de biodiversité
Dès les années 1970, la préservation du patrimoine naturel a été intégré à l’aménagement et la gestion de Tronçais. L’ONF a par exemple créé des réserves biologiques dans lesquelles plus de 111 hectares sont laissés en libre évolution pour leur intérêt environnemental. « Tronçais abrite aujourd’hui une faune et une flore particulièrement riches », explique François Garnier, Technicien forestier territorial de Tronçais pour l’ONF. La forêt compterait plus de 90 espèces d’oiseaux, une vingtaine d’espèces de chauves-souris et au moins 600 espèces d’insectes coléoptères !
Une forêt ouverte à tous les publics
Tronçais abrite cinq étangs pour le plus grand plaisir des sportifs et promeneurs. L’aménagement de l’ONF favorise l’accueil de tous les publics. « Cette forêt comporte une dimension sociétale forte avec notamment l’accès à l’étang de Saint-Bonnet, l’un des lieux les plus touristiques, qui a été adapté aux personnes à mobilité réduite », indique François Garnier.
Une forêt gérée durablement
La gestion et l’aménagement de Tronçais respectent les fonctions environnementales, sociales et économiques de cette forêt. L’équilibre entre ces trois piliers est au cœur de la démarche PEFC. « Chaque année, ce sont 60 à 65 000 m3 de bois qui sont coupés, sans qu’à la longue la forêt ne s’appauvrisse », précise François Garnier. « Pour cela, un certain nombre d’hectares est mis en régénération pendant qu’une surface équivalente arrive en bout de parcours », explique-t-il. Les gestionnaires de la forêt de Tronçais mettent en œuvre les engagements de PEFC, notamment :
- la réalisation d’opérations sylvicoles qui ne se traduisent pas par une régression de la forêt ;
- la prise en compte de la valeur paysagère des forêts ;
- des mesures pour limiter le tassement des sols et préserver les jeunes pousses ;
- la conservation d’au moins un arbre mort par hectare pour favoriser la biodiversité.