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Paul-Emmanuel Huet
Directeur Exécutif de PEFC France
Quelles sont les spécificités de la forêt Guyanaise ?
La Guyane, territoire français situé dans l’Est de l’Amazonie, est couverte à 98% de forêts. C’est l’un des poumons verts de la planète, caractérisé par une biodiversité exceptionnelle. Pourtant, les acteurs locaux doivent faire face à différents défis pour permettre le développement économique de la région tout en préservant cet écosystème forestier guyanais unique. Parmi ces défis, nous retrouvons les activités illégales (notamment minières), la pression accrue de l’agriculture en lien avec une forte augmentation de la population, la structuration d’une filière bois énergie responsable. La nécessité de trouver un équilibre environnemental, sociétal et économique est plus que jamais prégnant pour les forêts de cette région du monde.
En quoi la certification PEFC a un rôle particulier pour cette forêt ?
Représentant environ 1/3 des forêts certifiées PEFC du territoire français – soit 2,4 millions d’hectares sur les 8 millions d’hectares de forêts certifiées PEFC en France – la Guyane requiert une attention particulière. Le rôle de la certification PEFC y est important : elle contribue à la pérennité de la forêt guyanaise en certifiant des pratiques de gestion durable d’un écosystème riche mais sous pression. L’ONF qui gère l’entièreté du Domaine Forestier Permanent (DFP) guyanais certifié PEFC et les exploitants forestiers qui prélèvent la ressource bois s’engagent quotidiennement pour une gestion et une exploitation durable et raisonnée de la ressource forestière.
Quel bilan tirez-vous des rencontres avec les acteurs locaux dans le cadre de la révision du standard guyanais de gestion forestière durable PEFC ?
Tout d’abord, je tiens à souligner la remarquable mobilisation des acteurs locaux et je tiens à les en remercier. Pendant une semaine, nous avons pu rencontrer la CTG (collectivité territoriale de Guyane), des professionnels de la forêt et du bois comme l’Interprobois Guyane, du GENERG (Groupement des Entreprises en Energies Renouvelables de Guyane), des mines avec la FEDOMG (FEDération des Opérateurs Miniers de Guyane) ou de l’aérospatial avec le Centre spatial Guyanais. Nous avons également pu échanger avec des associations comme Guyane Nature Environnement, des scientifiques à l’image de l’INRAE et du Centre technique de la forêt et du bois, des populations locales avec le Grand Conseil Coutumier mais aussi d’autres acteurs comme le Parc Naturel Régional de Guyane, le Parc Amazonien de Guyane, la DGTM (Direction Générale des Territoires et de la Mer), l’AFAC (association française d’agroforesterie) et bien sûr l’ONF. Notre enjeu était de mener la révision des règles de gestion forestière durable PEFC pour la Guyane, qui fait l’objet d’un standard spécifique. A titre d’exemple, nous avons pu aborder des thématiques importantes concernant l’exploitation forestière à faible impact (notamment la préservation des peuplements, la limitation des impacts sur le sol) ou encore la planification de la gestion forestière, la prise en compte des usages des populations autochtones. Des échanges placés sous le signe de l’ouverture et de l’écoute qui ont permis de poser des fondamentaux solides. Merci à eux pour cette belle réussite collective.